
Revue immobilière Mai 2025
Revue immobilière mai 2025 : dynamisme, défis et perspectives
Le marché immobilier québécois a connu un mois de mai 2025 marqué par une activité soutenue, des hausses de prix modérées et des anticipations stratégiques liées aux taux d’intérêt. Entre surenchères localisées, ajustements des politiques monétaires et diversification régionale, les acteurs du secteur naviguent dans un environnement à la fois dynamique et complexe.
Marché résidentiel : des transactions en hausse malgré les taux
Selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), les ventes résidentielles ont progressé de 10,4 % dans la région de Montréal en avril 2025 par rapport à 2024, avec 5 126 transactions enregistrées 3. À Québec, l’activité a augmenté de 12 %, totalisant 1 091 ventes, un niveau historique pour un mois d’avril 3. Cette tendance s’est poursuivie en mai, notamment dans les segments des maisons unifamiliales et des copropriétés.
Le prix médian d’une maison unifamiliale à Montréal atteint désormais 625 000 $ (+8,7 % sur un an), tandis que les multiplex affichent une hausse de 10 %, à 830 500 $ 3. Ces augmentations s’expliquent par la rareté persistante de l’inventaire et la demande accrue dans les quartiers centraux bien desservis.
Surenchères et stratégies d’achat
Bien que moins marquées qu’en 2022-2023, les suenchères restent fréquentes dans les secteurs tendus. À Montréal, 50 % des transactions en avril ont dépassé le prix demandé, un phénomène particulièrement visible pour les propriétés situées près des transports en commun ou offrant un bon rapport qualité-prix 3. Par exemple, un condo de 424 500 $ dans l’Ouest-de-l’Île a été acquis avec 14 offres en moins de 72 heures 3.
Pour les acheteurs, les experts recommandent :
Une préapprobation hypothécaire actualisée pour répondre rapidement aux opportunités ;
Une flexibilité géographique, en ciblant des quartiers émergents comme Saint-Henri ou Pointe-Saint-Charles ;
L’intégration systématique de clauses d’inspection pour limiter les risques.
Taux d’intérêt : entre stabilisation et anticipations
La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 2,75 % en mai 2025, mais les prévisions des grandes institutions financières annoncent une baisse progressive vers 2,25 % d’ici la fin de l’année 4. Cette perspective influence déjà les comportements :
Les détenteurs d’hypothèques à taux variable pourraient voir leurs paiements mensuels diminuer de 30 à 50 $ par tranche de 100 000 $ empruntés ;
Les taux fixes, actuellement autour de 4,95 %, pourraient reculer de 25 à 50 points de base d’ici l’été 4.
Impact sur le pouvoir d’achat :
Une baisse de 0,25 % du taux directeur permettrait à un ménage d’emprunter environ 15 000 $ supplémentaires pour le même budget mensuel, selon les simulateurs de Ratehub 4. Cette marge pourrait relancer la demande dans la fourchette 400 000 $ à 600 000 $, déjà très compétitive.
Prévisions des experts pour 2025-2026
Les économistes de NestoSoulignent plusieurs scénarios clés 4 :
T2 2025 : Taux directeur à 2,50 % (juin) ;
T3 2025 : Stabilisation à 2,25 % ;
2026 : Possible remontée à 2,50 % si l’inflation dépasse les 2,5 %.
Ces ajustements dépendront étroitement de l’évolution des tensions commerciales Canada-États-Unis et des données sur l’emploi, qui affiche actuellement un taux de chômage de 5,1 % au Québec 4.
Régions en vedette : Québec et périphéries
Québec : un marché en surchauffe
La capitale nationale confirme sa vitalité avec des transactions comme une maison de 415 000 $ sur l’avenue de la Caravane (vendue 18 % au-dessus du prix demandé) 1. Les quartiers de Sillery et Sainte-Foy dominent les surenchères, tandis que Limoilou attire les jeunes familles grâce à des prix médians de 365 000 $ 1.
Bas-Saint-Laurent : opportunités abordables
À Rimouski, des propriétés comme une unifamiliale de 72 209 $ rue Roy Sud illustrent la diversité régionale 1. Ces marchés périphériques, moins tendus, offrent des alternatives aux acheteurs prêts à s’éloigner des centres urbains.
Recommandations pour acheteurs et vendeurs
Pour les vendeurs :
Privilégier les mises en marché avant juin pour profiter des taux stables ;
Investir dans des rénovations esthétiques (peinture, éclairage) pour justifier des prix élevés ;
Consulter un courtier pour une évaluation précise, évitant les surfacturations.
Pour les acheteurs :
Explorer les programmes gouvernementaux (CELIAPP, RAP) pour maximiser la mise de fonds ;
Surveiller les annonces de la Banque du Canada prévues le 4 juin ;
Cibler les propriétés en vente depuis plus de 30 jours, où la négociation est plus flexible.
Conclusion
Mai 2025 confirme la résilience du marché immobilier québécois, porté par une demande soutenue et des conditions de financement favorables. Si les taux d’intérêt devraient rester stables à court terme, leur évolution en juin marquera un tournant pour l’accessibilité à la propriété. Dans ce contexte, l’accompagnement par des professionnels et une veille stratégique des tendances régionales s’imposent comme des atouts incontournables.
Sources
1 Journal de Québec, « Une maison vendue 242 000 $ à Québec et 54 autres transactions dans vos régions cette semaine », 25 mai 2025.
3 Radio-Canada, « Les ventes résidentielles grimpent à Montréal et à Québec », 7 mai 2025.
4 Nesto, « Prévisions relatives aux taux hypothécaires au Canada 2025-2029 », 20 mai 2025.